L'angoisse est grandissante autour du risque d'explosion d'un deuxième réacteur nucléaire. Le gouvernement a mis en garde dimanche contre un nouveau risque d'explosion de la centrale nucléaire de Fukushima n°1, dans le bâtiment du réacteur 3. Mais, les autorités assurent, pour l'heure, qu'il n'y a pas de danger pour le réacteur ni pour la population.
La situation s'aggrave dimanche 13 mars à Fukushima, alors que le gouvernement japonais a reconnu qu'une fusion pourrait être en cours dans les deux réacteurs de la centrale nucléaire. Les autorités ont mis en garde contre un nouveau risque d'explosion qui pourrait se produire dans le réacteur 3, en raison de l'accumulation d'hydrogène. Le gouvernement a toutefois assuré qu'il n'y avait pas de danger pour le réacteur lui-même et la population.
"On ne peut pas exclure qu'une explosion puisse se produire", a ainsi déclaré le porte-parole du gouvernement. Lequel a tenu à rassurer la population en affirmant que "la situation n'a pas de conséquence sur la santé".
Une explosion s'était déjà produite samedi dans le réacteur 1 de la centrale, située dans le nord-est du Japon, après le violent séisme qui a frappé le pays vendredi.
Le gouvernement japonais a reconnu que les techniciens ne savent pas exactement ce qui se passe au coeur des réacteurs. D'après des experts extérieurs, la déflagration de samedi était "vaisemblablement due à l'hydrogène généré et accumulé lors des opérations de décompression de l'enceinte de confinement".
Samedi, le réacteur avait rencontré une série de problèmes : baisse du niveau d'eau, défaut de refroidissement, montée de température, augmentation anormale de pression.
L'opérateur de la centrale Tokyo Electric Power (Tepco) a annoncé que les fonctions de maintien du niveau du liquide de refroidissement du réacteur N°3 étaient à leur tour "en panne". La compagnie d'électricité a expliqué que les barres de combustible utilisées dans le coeur du réacteur 3 ont été "hors d'eau" sur une hauteur de trois mètres, alors qu'elles doivent toujours être recouvertes. Le niveau a depuis été rétabli, assure un porte-parole de la firme.
Le gouvernement se veut toujours rassurant. D'après lui, la situation est contrôlable, à condition de réduire la pression à l'intérieur et d'alimenter en eau pour réduire la température.
Les niveau de radioactivité mesurés sur le site sont pourtant repartis à la hausse pendant la nuit de samedi à dimanche. Plus de 200.000 habitants ont été évacués d'une zone de 20 kilomètres de rayon autour de cette centrale, et d'un périmètre de 10 kilomètres entourant la centrale Fukushima N°2, située à 12 kilomètres de la première.
Dans la ville même de Fukushima, distante de 80 kilomètres des centrales, de nombreux Japonais se précipitent pour acheter des stocks de vivres, tandis que les pompes à essence sont déjà à sec. "Les gens ne sont pas paniqués mais nerveux, la centrale nucléaire fait peur", explique un habitant. "Je vais prier pour que la centrale nucléaire n'explose pas.
Source : L'Humanité, dimanche 13 mars 2011.